fbpx Portrait de Claude Giraud, bénévole hyperactif sans qui des tonnes d’aide d’urgence ne pourraient atterrir ! | Aviation Sans Frontières

Portrait de Claude Giraud, bénévole hyperactif sans qui des tonnes d’aide d’urgence ne pourraient atterrir !

Publié le 29/04/2016
Messagerie Médicale, Portraits
Portrait de Claude Giraud,  bénévole hyperactif sans qui des tonnes d’aide d’urgence ne pourraient atterrir !

 

« Enfant, je rêvais de devenir pilote, mais mes parents n’avaient pas les moyens de m’offrir les études pour y parvenir. J’ai donc préparé un CAP puis un Brevet de radioélectricien et eu rapidement l’opportunité d’entrer au Ministère de la Défense où j’ai travaillé comme technicien en Métrologie Balistique jusqu’en 1965. En parallèle, je suivais les cours du soir aux Arts et Métiers. Mathématiques générales, physique, radio-électricité et enfin transmissions radio - électriques, dans l’idée d’entrer dans le secteur privé. En 1965 je rejoins Philips comme Directeur de production, puis Directeur technique dans une société d’automatisme pour le traitement des eaux.

Finalement j’ai terminé ma carrière chez Thomson, aujourd’hui Thalès, où pendant 17 ans j’ai travaillé à la gestion de Projets dans le secteur de la Défense comme ingénieur.

Et puis j’avais enfin les moyens de m’offrir des cours de pilotage. Chaque week-end, je partais voler, jusqu’à l’obtention de mon brevet de pilote privé. Cette passion ne m’a finalement jamais lâchée.

À 57 ans, on m’a proposé un plan de départ volontaire. J’ai été très surpris, même en colère de découvrir qu’on m’indiquait la sortie. 57 ans, c’est comme en avoir 20. Comment peut-on s’imaginer à la retraite ? Comment une entreprise peut-elle nous croire trop vieux ? Mais j’ai décidé de prendre cette nouvelle comme une opportunité et je me suis renseigné sur les associations auprès desquelles je pouvais m’engager. Je voulais travailler avec les enfants et les avions. C’était non négociable. À l’époque je voyageais beaucoup et un ami d’Air France m’a parlé d’Aviation Sans Frontières. Voilà comment je suis parti le 31 mars 1996 de Thomson pour rejoindre la Messagerie Médicale le lendemain, 1er avril. Je me suis engagé aux côtés de Jean Clozier qui gérait la mission à l’époque. Il m’a tout appris. Au début je venais 3 jours par semaine, la rigueur était déjà de mise mais l’activité était beaucoup moins importante qu’aujourd’hui. Nous devions acheminer 800 colis humanitaires par an. Le reste de la semaine, je travaillais comme bénévole avec les équipes des Ailes du Sourire, toujours pour Aviation Sans Frontières mais aussi à l’Hôpital Béclère à Clamart, auprès de personnes hospitalisées suite à des dépendances liées à l’alcool. Enfin en parallèle, je présidais l’association du Souvenir du Général de Gaulle de Palaiseau durant 13 ans.

Aujourd’hui je dirige la Messagerie Médicale, 5 jours sur 7 et reste joignable 26h/24 comme je le dis souvent. Il faut pouvoir être en liaison continue avec les équipes de sureté d’Air France et d’Aéroports de Paris, les correspondants à l’étranger qui reçoivent et distribuent l’aide, les services de douanes… C’est un engagement qui ne laisse pas de place au hasard et qui impose une surveillance de tous les instants. Une équipe de 80 bénévoles est sous ma responsabilité et tous les jours, dimanches et jours fériés inclus, nous effectuons 2 à 3 mises à bord qui passent chacune par 20 points de contrôle différents. Il faut en moyenne 5 heures pour effectuer une seule mise à bord. Le calcul est rapide… Nous bénéficions d’un accord exceptionnel avec Air France et il est important de rappeler que même pendant les plans Vigipirate renforcés, nous continuons à travailler depuis les aéroports de Roissy Charles de Gaulle et d’Orly pour acheminer les colis partout dans le monde. C’est une opportunité inouïe pour l’humanitaire et les centaines d’ONG qui comptent sur nous ! 

 

Claude portant un sac de lait lors d'une distribution à Madagascar

 

Cela fait donc 20 ans que j’ai rejoint Aviation Sans Frontières. Je suis retraité, bien sûr mais je travaille autant qu’avant, avec la même énergie. J’ai cette chance de pouvoir le faire et aussi, il est important de le souligner, d’avoir une épouse qui accepte mon engagement. Je ne cherche aucun remerciement, je ne fais pas cela pour me sentir bien ou pour cajoler mon égo. Mon unique moteur est l’aide que je peux apporter à ceux qui n’ont pas la même chance que nous. Je crois qu’il ne faut pas oublier que nous sommes de vrais privilégiés, car nous vivons en France, car me concernant, mes capacités physiques me permettent de le faire. J’ai eu un grave accident il y a quelques années. Je reviens de loin et je sais de quoi je parle. Le bénévolat, cet engagement aussi fort, me permet de garder un équilibre physique et mental.

Il y a 20 ans, j’ai été très inquiet de quitter la vie active, j’avais peur de m’ennuyer. (Sourire) L’année dernière, grâce à mon équipe, nous avons envoyé plus de 62 tonnes d’aide médicale...»

Claude Giraud

Imprimer cette page
Partager cette page
Suivez-nous sur