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Anggun, marraine d’Aviation Sans Frontières, accompagne deux bébés malgaches en urgence de soins

Publié le 10/01/2016
Accompagnement d'Enfants Malades

 

« C'était un dimanche matin de novembre. Il faisait froid. Un dimanche étrange et morose. Nous étions seulement deux jours après les attentats de Paris. La tristesse était commune et immense. Ce dimanche-là je trainais ma valise à l'aéroport. Je vais vers un pays de l’hémisphère sud. Cela m'arrive assez souvent mais cette fois-ci ce voyage n'était pas pour moi. 

J'ai rencontré plusieurs personnes à l'aéroport et parmi elles Florence. Souriante, poignée de main franche et un visage solaire et rassurant. Je l'assiste pour ce voyage et nous partons vers Madagascar. Je ne connaissais rien de ce grand pays et pas grand-chose non plus de Florence.

 

Je ne savais pas que ce voyage allait être aussi important pour moi.

 

Une fois arrivée à Antananarivo, j'ai reçu un gilet bleu, siglé "Aviation Sans Frontières". Je suis en mission. Je me suis rendue avec Florence dans les bureaux des Médecins du Monde pour rencontrer les enfants malades et leurs parents. Nous devons ramener deux petits garçons de un an et demi pour l’un et presque deux ans pour l’autre, Jean-Jacques et Rojo. En nous voyant pour la première fois ils pleurent. Ils ressentent instinctivement que nous allons les éloigner momentanément de leurs parents. Je suis très émue, je suis maman et je connais cette angoisse enfantine. Comme je le fais pour ma propre fille, je connais les gestes et les paroles pour les apaiser. Mais comme tétanisée par cette émotion, je n’ose pas m’imposer. Je laisse Florence faire. Elle parle aux enfants avec douceur et conviction. Elle rassure les parents. Je la regarde faire. Elle est incroyable.

Je parle beaucoup avec elle, je lui pose des tas de questions, j'absorbe telle une éponge sa capacité à transmettre l’espoir. Florence est d'une extrême douceur, elle est habile dans ses mots et sa gestuelle. Comme tous les gens au grand cœur, elle n'aime pas parler d'elle. L’humilité est sa force. Elle dit pourtant que ce qu'elle fait, n'importe qui pourrait le faire. Je ne suis pas vraiment d’accord avec elle. Et puis la nuit tombe, on doit partir pour rejoindre la France avec les enfants. 

 

 

Les familles sont venues à l'aéroport. Les mamans tremblent à l'idée de laisser leurs enfants à des personnes qu’elles ne connaissent pas.

 

Je pense alors à leur courage. Et je regarde Florence rassurer tout le monde. Les familles pleurent, je pleure avec elles, je ne peux retenir mon émotion. Je leur promets de prendre soin des petits, ma voix tremble, mes larmes coulent. Et Florence me dit « il faut surtout que tu penses au fait qu'ils vont être soignés ». Elle a raison.

 

 

 

Les enfants arrivent à s’endormir avant que l’avion ne décolle. Il est deux heures du matin. Quelques heures plus tard, les enfants se réveillent, en pleurs. C’est tellement difficile pour eux. Il y a des bruits, des personnes et des odeurs auxquelles ils ne sont pas habitués. Rojo, l’enfant dont je m’occupe montre des signes d’angoisse. Comment calmer un enfant dont on ne parle pas la langue ? Je parle à voix douce, je me dis qu’il me comprend. Je le porte fort contre moi. Après des heures de larmes, Rojo s’endort enfin. À son réveil, je lui chante une berceuse improvisée, je lui dis que je comprends ce qu'il ressent, et je lui promets que tout ira bien.

Arrivée à Paris. Le voyage fut très long mais une fois sortie de la porte de l'avion tout se précipite. Les familles d'accueil nous attendent à la sortie. Il faut maintenant leur confier les enfants. Pour la première fois, Florence la forteresse fissure l’armure et fond en larmes. J’embrasse Rojo et Jean-Jacques, puis je leur dis à bientôt. Je sais qu’ils sont en de bonnes mains, qu’ils vont être soignés, et qu’ils pourront vivre une vie digne et entière.

Ce voyage m'a marquée à tout jamais. J'ai pu faire connaissance d’une âme belle, Florence. Avec elle, et alors que nous étions dans la torpeur post-attentat, elle m’a redonné espoir en l’humanité. Oui il y a du beau chez l’humain.

 

 

 

Tout est encore possible, chacun d’entre nous peut faire le bien.

Il suffit parfois juste d'ouvrir ses yeux et son cœur pour le comprendre. Florence est ma nouvelle héroïne. Elle ne se rend pas compte mais la regarder faire ce qu'il lui semble si "normal" me donne une magnifique leçon de vie. Faire du bien est admirable mais donner la possibilité aux autres d'en faire aussi est tout aussi merveilleux.

Aviation Sans Frontières et Florence m'ont donné la possibilité d'aider l'Autre. 

Du fond de mon cœur, merci... »

Anggun

 

 

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