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Accompagnements de réfugiés, en 2021 déjà 22 missions et 850 réfugiés accompagnés

Publié le 11/06/2021
Accompagnements de réfugiés, en 2021 déjà 22 missions et 850 réfugiés accompagnés

Depuis désormais 2007, Aviation Sans Frontières assure des accompagnements de réfugiés en partenariat avec l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), chargée de réinstaller les réfugiés dans des pays d'accueil. L’OIM travaille en étroite collaboration avec le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR) et de nombreuses ONG. Les bénévoles d’Aviation Sans Frontières prennent en charge des enfants mineurs, des familles ou des réfugiés handicapés ne pouvant voyager seuls.

C’est une mission qui demande beaucoup d’énergie et d’empathie. Depuis le début de la crise sanitaire, nos bénévoles ont fait preuve d’encore plus de engagement, car les contraintes sanitaires sont nombreuses : protocoles sanitaires différents et évolutifs à respecter dans chaque pays traversé, nouvelles règles de transit entre l'espace Schengen et le Royaume Uni applicables aux réfugiés, escales qui ne sont plus ou très peu desservies depuis Paris.

C’est grâce à eux que nous avons pu répondre aux sollicitations, de plus en plus nombreuses, de nos partenaires. Ainsi depuis le début de l'année nous avons réalisé 22 missions et accompagné 850 réfugiés.

Les réfugiés sont pris en charge au Niger, en Ouganda, en Ethiopie, au Kenya et en Turquie principalement, et rejoignent l’un des pays d’accueil : en Europe (Allemagne, Grande-Bretagne, pays scandinaves) ou aux USA, au Canada, en Australie ou bien encore en Nouvelle Zélande

 

Chaque accompagnement reste toutefois une expérience unique, et qui est vécue par nos bénévoles à des degrés divers. Elle est perçue comme un privilège : celui d'avoir pu à un moment donné apporter l'aide à une personne dont les perspectives d’une vie meilleure ou d’une vie tout court, étaient quasi nulles.  Des expériences qui donnent du sens à notre action collective au quotidien, qui motivent notre engagement. 

Découvrez le témoignage de l’un de nos bénévole : 

C’est l'une de mes toutes 1eres missions d'accompagnement de réfugiés. On m'a confié la responsabilité d'un groupe de 19 personnes dont un mineur. Départ de Nairobi, en passant par Dubaï, jusqu'à Chicago, point d'entrée pour eux aux USA. Toutes les personnes majeures repartaient ensuite seules vers leur destination finale. Sauf le petit dernier "Patrick", jeune mineur Congolais dont j’avais la responsabilité et la charge jusqu'à son point de destination finale, Philadelphie.
 

Assis à côté de lui pendant ces longues heures de voyage et de transit, nous avons échangé sur sa vie passée dans son pays, sur le parcours qui l'avait amené jusqu'à un centre de réfugiés à Nairobi  et sur ses projets de vie de l'autre côté de l'Atlantique. Je me souviens de son récit d'exfiltration par son oncle du village où il habitait et où il risquait sa vie, de son voyage, long de deux années (à pied, en voiture, en bus et /ou en bateau) qui l’a amené dans un camp de réfugié au Kenya. J'ai gardé comme une relique ce parcours qu'il m'avait dessiné sur une serviette en papier.
 

Nous avions sympathisé durant ce voyage au point qu'à l'arrivée à Philadelphie, il aurait souhaité que je reste avec lui quelques jours le temps de son acclimatation. Mais nos chemins devaient se séparer. Nous avons échangé nos contacts email, moi sans trop d'espoir d'avoir de ses nouvelles, lui sans doute pour se rassurer.
Nous avons finalement communiqué pendant quelques temps via les réseaux sociaux, j'avais aussi repris de ses nouvelles lors d'une autre mission aux USA. Il avait repris le chemin de l'école, se sentait bien, apprenait à conduire et puis plus rien depuis des années. J'ai alors pensé que "de l'ado qu'il était, il est devenu adulte, il vit sa nouvelle vie et fort logiquement il nous a oubliés" ! 

 

Et puis comme un cadeau que l’on n’attend pas, il y a tout juste quelques semaines, Patrick se manifeste par un message via Messenger, il demande si je me souviens de lui… Bien sûr que oui, une rencontre et une expérience comme celle-ci ne s'oublie pas ! Il me donne de ses nouvelles ; Il n'a malheureusement plus de contact qu'avec une de ses trois sœurs, seule survivante de la famille restée au pays. À maintenant 23 ans, il poursuit ses études à l'Université de Colombus (Ohio), travaille à temps partiel chez Amazon pour gagner sa vie et financer ses études, possède une voiture, loue un appartement et, si j'ai bien compris, effectue des périodes militaires au sein de l'armée américaine. ! 
 

Quel programme, quel courage et surtout quel modèle d'intégration réussie. Et quelle fierté pour moi, d’avoir pu partager un petit bout de chemin ensemble. 

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