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Portrait de Claire Ducrocq, responsable administrative et vigie du bien-être des équipes

Publié le 26/07/2018
Portraits
Portrait de Claire  Ducrocq, responsable administrative et vigie du bien-être des équipes

" Christine, une de mes sœurs, collègue et amie de Jean-Claude Gérin chez Air Inter, connaissait Aviation Sans Frontières. Jean-Claude, qui n’était pas encore Président à l’époque, lui avait dit « Bientôt, tu viendras nous rejoindre comme bénévole », ce qu’elle a fait par la suite.

Je suivais donc depuis 3 ans la vie associative de ma sœur. Nous étions à ce moment-là en 2006 et j’avais laissé en suspens mon travail pour accompagner mon mari qui depuis 3 ans, luttait contre une grave maladie. Il ne se déplaçait plus qu’en fauteuil roulant, puis, finalement, il nous quitta en septembre. Peu de temps après son décès, ma sœur m’avait dit « Et si tu donnais ce fauteuil à Aviation Sans Frontières ? ». J’avais trouvé cette question étrange mais c’est vrai, je n’allais pas m’en servir. En décembre, je suis donc venue pousser la porte d’Aviation Sans Frontières, décidée à donner le fauteuil roulant. Claude Giraud, que je rencontrais pour la première fois, me lança « Ce fauteuil part à Dakar. Il fera un heureux ! ». Je me souviendrais toujours de cette phrase, comment oublier ça ? Le jour même je réglais ma première cotisation et décidais de rejoindre l’association. En mai 2007, j’intégrais comme bénévole le service comptabilité avec Fabienne. En 2008, je me suis présentée comme administratrice et tout de suite élue. Ainsi, j’ai pu participer plus largement à la vie de l’association. Et puis, les « postes » se sont enchaînés : de 2009 à 2011 comme trésorière-adjointe puis comme trésorière, sous la présidence de Pierre Lacorne jusqu’en 2013, avant que Jean-Yves Grosse ne me succède. À cette époque, j’avais décidé de reprendre mes recherches professionnelles. Fabienne n’était pas très favorable. Elle avait trouvé en moi une collègue de chiffres et peut-être un peu aussi, une amie. J’adorais ma vie de bénévole mais il fallait que je mette un peu de beurre dans les épinards (Rires). Et puis en novembre 2013, le jour de mes 60 ans, Pierre Lacorne m’a annoncé qu’il voulait me salarier 3 jours par semaine. Je crois bien que je n’avais jamais eu plus beau cadeau d’anniversaire !

J’ai donc suivi ce parcours, un peu à contre-sens de ce qu’on voit en général dans les associations. Je suis passée de bénévole à salariée et j’ai laissé ma place d’administrateur. Mais la raison en valait bien la peine. Aujourd’hui, je travaille toujours aux côtés de Fabienne, et aussi un peu au « chevet »  de beaucoup d’autres.

Ces années au sein d’Aviation Sans Frontières sont marquées par des rencontres. D’abord une rencontre avec l’Humanitaire, et puis des rencontres humaines. Tu rencontres tellement de gens merveilleux. Un engagement qui s’exprime différemment selon les personnalités, bien sûr, selon la nature des missions pour lesquelles tous ces gens œuvrent aussi. Mais ce sont des caractères qui ne s’oublient pas.

Il y a eu des satisfactions énormes et quelques défis aussi. Il a fallu, il faut encore parfois, convaincre certains qu’on peut tous mettre du cœur à l’ouvrage. C’est une question de personnalité, d’âme. Le statut de salarié ou de bénévole n’a que très peu, sinon rien à voir avec la force de l’engagement. Je n’étais pas plus mobilisée lorsque j’étais bénévole. Je ne travaillais pas plus ni moins, pas mieux, ni moins bien. Ma sensibilité n’a pas diminuée à l’annonce de mon embauche.

Et puis il y a tous ces souvenirs. Ils sont tellement nombreux. Je n’oublierai jamais l’arrivée du JD (NDLR Cessna F-OJJD) à Toussus le Noble, après avoir fait un si long voyage. Ce petit avion qui atterrissait après tous ces kilomètres parcourus, passant même par le Groenland et bientôt prêt à partir au Congo. Quel souvenir !

Et puis ce jour où j’ai vu une bénévole arriver en pleurs. Elle était inconsolable. Un bébé qu’elle accompagnait n’avait pas trouvé la force de rester en vie jusqu’à l’hôpital. Il était parti dans ses bras peu de temps avant l’atterrissage.

Mais je ne peux pas évoquer ces souvenirs sans parler des déjeuners du vendredi. Tous les plats concoctés par Gisèle et Françoise pour des tablées de 30, 40 personnes. Parfois pour 50 ! Et je parle au nom de tous ceux qui ont connu ces moments. Ils resteront très longtemps dans nos mémoires.

En 10 ans l’association s’est professionnalisée. Peut-être que l’esprit de proximité est un peu moins présent. La famille s'est agrandie et la maison est devenue un peu trop petite. Il a fallu pousser les murs. Déménager même. Les feuilles de route se sont transformées en procédures. Mais certains piliers sont toujours là pour nous rappeler le cap qui avait été décidé par les anciens. Je crois que nous essayons de bien le respecter.

Finalement, les avions n’ont jamais vraiment quitté ma vie. Tu sais, mon papa était pilote. Il volait sur des petits appareils. Gamine, j’ai passé de nombreux dimanches sur le Tarmac à Lognes et jusqu’à mes 18 ans, c'est en avion qu'il m’emmenait en vacances ."

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