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Mission exceptionnelle : 9 enfants malgaches escortés par Aviation Sans Frontières

Publié le 02/10/2015
Accompagnement d'Enfants Malades
Mission exceptionnelle : 9 enfants malgaches escortés par Aviation Sans Frontières

Florence, infirmière, faisait partie de l’équipe des accompagnateurs. Elle raconte l’histoire de cette mission exceptionnelle.

 

«  Nous étions six bénévoles pour ramener trois enfants guéris auprès de leurs familles à Madagascar et revenir avec six enfants, âgés de dix mois à quatre ans, nécessitant des soins en urgence. C’est la première fois que nous sommes sollicités pour mener une mission d’une telle ampleur.

Un accompagnement d’enfant est à chaque fois une « aventure », une vraie rencontre. En dehors du voyage, nous devons rassurer les enfants et leurs parents dont l’angoisse de la séparation est souvent difficile à gérer.

Dès notre arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle, nous faisons connaissance avec les enfants guéris – deux « petits bouts » et un grand garçon. Ce dernier, après avoir passé quatre mois en Suisse au centre de Massongex est un peu chancelant de savoir que ce vol représente la fin de cette expérience si particulière. Il a entrevu, lors de ces quelques mois, un monde tout à fait différent de ce qu’il avait connu jusqu’alors.

 

Arrivée à Antananarivo

A notre arrivée à Antananarivo, le moment des retrouvailles est bien sûr très émouvant pour les enfants et leurs parents, mais aussi pour nous accompagnateurs. La joie immense qui se dessine sur le visage de tous signe le début d’une nouvelle vie après de longues semaines de séparation.

Le deuxième volet de la mission démarre, pour deux d’entre nous, par la visite d’une famille dont l’enfant malade sera accompagné pour se faire opérer à Paris. Nous sommes reçus dans la pièce unique de cette habitation parfaitement soignée de ce quartier d’Antananarivo, l’un des plus pauvres de la ville. Là où de coutume, l’espoir d’une guérison est bien trop difficile à concevoir, Elia, la petite fille de quatre ans au cœur fragile nous sourit. Peut-être a-t-elle compris. Nous tentons doucement de nous apprivoiser et notre traducteur est d’une aide précieuse.

Nous retrouvons ensuite le docteur Nivo, une jeune femme médecin qui nous présente quatre autres enfants que nous accompagnerons. Les parents sont également présents et l’effervescence monte dans le cabinet de consultation. L’agitation des enfants, l’inquiétude des parents, la bienveillance des accompagnateurs, nous font vivre à tous un moment inoubliable.

 

Le jour J arrive : l’aéroport est très chargé

La tension est pour moi plus forte puisque je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer la famille du petit Christiano. Je fais donc sa connaissance au moment du départ et l’ambiance est quelque peu mouvementée ! Je trouve les mots pour rassurer les parents, des gens pour qui je suis une inconnue et qui me confie leur enfant et tous les espoirs qu’ils ont pour lui. Les complications sont rares mais il arrive que les petits ne reviennent pas. Nous en avons tous conscience mais il n’est pas envisageable de le penser à cet instant.

Le docteur Nivo nous rejoint et ensemble nous réglons les formalités d’enregistrement et de départ, facilitées par la chef d’escale d’Air France et les équipes locales au sol. C’est le moment tant redouté de la séparation qui s’annonce et cela ne se fait pas sans pleurs. Les accompagnateurs connaissent bien cette situation, ils tentent d’apaiser l’inquiétude des parents et de réconforter les enfants.

Il est tard, plus de minuit, lorsque nous embarquons. Sur nos six enfants, trois se sont concertés pour nous offrir des suites de « fugues » et autres symphonies en diapason. Et là nous sommes confrontés à notre impuissance même si à force de câlins et d’attentions, nous arrivons un peu à atténuer leurs angoisses, leurs pertes de repères et leur tristesse… Nous les comprenons bien cependant.

Peu de temps avant l’atterrissage, épuisés, ils finissent par s’endormir, blottis contre nous…

A notre arrivée, après avoir traversé les couloirs et autres escaliers l’aéroport de Charles De Gaulle, nous allons à la rencontre des familles d’accueil et des autres accompagnateurs qui poursuivront le voyage. Nous quittons ces petits êtres qui, par la force des choses, nous ont fait confiance l’espace d’un moment. Ils vont poursuivre leur chemin qui nous le savons devra les conduire vers la guérison.

Après un peu de repos et enrichis par cette nouvelle expérience, nous sommes prêts à repartir ! Nous faisons partie d’une chaîne : tous les maillons sont essentiels et indissociables pour permettre à des enfants de milieux défavorisés d’être soignés et d’accéder ainsi à plus de bien-être. C’est une formidable aventure humaine ! »

Photos: © zeppelin / Aviation Sans Frontières

 

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